J’ai embrassé ta cicatrice
Et cette odeur de métal dans ta bouche
Cette impression de déjà nu
D’un monde vrai
Vraiment pulsion
D’un monde seul
Seulement las
Et sa chute
Sans fracas
Sans veine
Ni muscle
Ni rien autour que le goût du sperme de chaque homme
Et de chaque femme le goût des seins
J’ai toujours su ton goût
J’ai toujours su que ton corps
N’était qu’un chaos que j’admirais de la distance d’une empreinte
J’ai toujours su que mon corps
N’était qu’une de tes cicatrices
Si fragile si froide si robotique si fluide
Si organique
Si végétale
Qu’aucun ciel ne l‘obscurcit
Qu’aucun mot ne saigne
De n’être prononcé.
Pourtant chaque plaie est un cercueil qu’on ouvre
Pour y piller les os
Pourtant chaque plaie
N’est que douleur du temps perdu
Pourtant chaque plaie sur chaque peau
Ne disparaît
Qu’en fermant les yeux.